La bôle de Merquel est une dune qui forme un pont entre la mer et les marais salants, au sud de Mesquer. Lieu de promenade privilégié des habitants de la commune et des visiteurs, c’est aussi l’une des dernières dunes sauvegardées du littoral. Sa mosaïque de milieux naturels sert d’abris à de nombreuses espèces de plantes, d’insectes et d’oiseaux marins.
Site ouvert au public
Un littoral attractif mais fragile
Le saviez-vous ?
Une bôle, ou baule, est une zone côtière recouverte par l’eau de mer lors des grandes marées : c’est d’ailleurs à ce mot que la ville de "La Baule" doit son nom !
Bonnes pratiques
Pour ne pas déranger les populations d’oiseaux nicheurs et risquer de piétiner des espèces rares de plantes, il est interdit de pénétrer sur la dune grise, fermée par des clôtures. Les animaux domestiques doivent être tenus en laisse.
La végétation
La bôle de Merquel réunit une grande diversité de milieux naturels typiques du littoral dans un petit espace. Il y a d'abord la dune mobile, dont les sables se déplacent au gré des marées ; la dune grise, fixée grâce à sa végétation ; les prairies, battues par les embruns ; les zones buissonnières, où s’épanouissent les arbustes ; et enfin les vasières, héritage de l'ancien stuaire de Kercabellec.
Cette diversité permet à des centaines d’espèces végétales de s’épanouir, dont 13 sont vulnérables et protégées, et 68 sont peu communes ou très rares, comme l’ophrys de la passion.
Sur la dune, on observe également la luzerne marine ou encore la romulée à petites fleurs et le scolyme d'Espagne, deux espèces protégées au niveau régional.
L’ophrys de la passion et l'abeille charbonnière
En Loire-Atlantique on ne trouve cette orchidée qu’entre la Turballe et la baie de Pont Mahé, à Assérac. On doit sa présence à celle d’une autre espèce sauvage rare : l’abeille charbonnière, ou Andrene charbonneuse. Pour l’attirer et se faire butiner, l’ophrys de la passion imite la forme de l’abeille et son odeur (photo) !
Lorsque la fleur est fécondée, l'aventure n'est pas terminée ! Elle va produire des dizaines de milliers de graines minuscules qui vont se développer grâce à un champignon enfouis dans le sol. La survie de l’Ophrys passionis dépend de ce champignon. Repérée pour la première fois en 2020, cette fleur est l'une des principales raisons de la protection de la Bôle de Merquel par des clôtures.
Gestion et entretien du site
L'espace naturel de la bôle de Merquel a été acquis par le Département en 1974 dans un souci de préservation. En concertation avec des associations de sauvegarde de la nature comme la LPO et Bretagne vivante, des actions sont régulièrement menées pour sa sauvegarde : la dune grise a été clôturée pour lutter contre son piétinement. Elle est aussi entretenue pour éviter que les buissons n’y prennent racines à la place de sa végétation typique. Dans les marais, des îlots ont été aménagés pour aider les oiseaux à nicher, en particulier la sterne pierregarin. La gestion de l’eau sur le site est un autre enjeu d’avenir : maîtriser la pénétration de l’eau dans les marais permettrait de la maintenir à un niveau minimum pendant les sécheresses, mais aussi de préserver les nids d’oiseaux lors des grandes marées.Les animaux
Avec sa mosaïque de milieux naturels, la bôle de Merquel est le refuge idéal pour de nombreuses espèces, en particulier les oiseaux. Les vasières, les prairies et la dune leur offrent le couvert avec au menu : insectes, crustacés, mollusques, larves et petits poissons… Les marais et les arbustes leur permettent de nicher tranquillement.
Parmi les oiseaux nicheurs on retrouve la sterne pierregarin, l’avocette élégante, des passereaux et des oiseaux limicoles comme le chevalier gambettes : reconnaissable à ses belles pattes rouges ! C’est aussi un lieu de repos pour les oiseaux migrateurs. En fin d’été, avec un peu de chance, on peut apercevoir le rare pouillot à grands sourcils.
Intérêt écologique
Les milieux naturels salés qui caractérisent la bôle de Merquel sont devenus rares. Les dunes grises, en particulier, sont un habitat classé prioritaire pour leur protection au niveau européen, depuis 1992. Ce site fragile est menacé par les conséquences du réchauffement climatique, la montée du niveau de la mer, l’érosion des dunes et la réduction de la surface des plages.
Chiffres clés
- 8,5
hectares : c’est la superficie de l’espace naturel sensible (ENS) de la bôle de Merquel
- 300
espèces végétales recensées sur le site dont un tiers est spécifique aux milieux littoraux
- 13
de ces espèces sont vulnérables et protégées
Histoire & Patrimoine
Au sud du site se trouve le port de Kercabellec, qui a longtemps joué un rôle dans le transport du sel. Jusqu'au XIXème siècle, il est exporté par voie maritime dans toute l’Europe. Les marais salants, situés en arrière de la bôle, sont toujours en activité aujourd’hui : ils font partie des marais de Guérande.
A la fin des années soixante -avant les mesures de protection, d’aménagement et de mise en valeur instaurées en 1986 par la loi littoral- l’existence de la bôle de Merquel est menacée par un projet immobilier de 650 logements. La forte mobilisation des riverains, des associations et des pouvoirs publics a finalement permis de le conserver.
Pour s'y rendre
Deux parkings permettent de se garer à proximité de la promenade de la bôle de Merquel :
- Le parking de la plage de Sorlock
- Le parking de l'étier du port de Kercabellec
Les balades nature
Laissez-vous guider !
Des balades en nature, guidées et gratuites, sont organisées par des associations partenaires du Département pour vous faire découvrir les espaces naturels de la Loire-Atlantique.
Nos partenaires
Ligue pour la Protection des Oiseaux 44 (LPO44)
5 rue Maison David
44340 Bouguenais
02 51 82 02 97
6, rue de la ville en Pierre
44000 Nantes
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2, rue Aristide Briand
44350 Guérande
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